La Mutuelle Juive d’Inhumation: une histoire qui est celle d’une Communauté

Au lendemain de la Première guerre mondiale, l’histoire des Communautés juives d’Europe orientale, le Yddishland, va connaître de profonds bouleversements. C’est en effet dans les années 20 du siècle précédent que ces Communautés vont répondre à l’appel des pays occidentaux en manque de main d’œuvre suite aux massacres de la «Grande guerre». De très nombreux Juifs polonais vont quitter leur pays natal où ils sont confrontés à un antisémitisme séculaire et à la précarité dans l’espoir d’une vie meilleure dans les démocraties occidentales.

Une importante émigration juive polonaise aboutira en Belgique dont la population juive s’élevait avant la seconde Guerre mondiale à plus de 60.000 personnes.

Conformément aux prescriptions de la Halakha, la Loi juive, les premiers immigrants s’attelèrent à la création de parcs d’inhumation dans différents cimetières communaux de Belgique.

C’est ainsi que dès 1922, une association de fait, l’ancêtre de la Mutuelle Juive d’Inhumation, fût active dans ce qui allait devenir la Région de Bruxelles.
Dix ans plus tard, cette association se structurait en asbl et développait son principe de base: la mutualisation des ressources pour garantir à tous la possibilité d’un enterrement respectueux des règles de la Halakha.

Autrement dit, en fédérant des membres qui cotisaient, la Mutuelle Juive d’Inhumation a pu constituer le fonds social indispensable à l’ouverture de ses premiers parcs d’inhumation. Ceux-ci étant également accessibles aux Juifs qui choisissaient de payer, au moment de leur décès, les frais d’enterrement.

Ce principe originel de mutualisation des ressources financières d’une Communauté dont il faut rappeler qu’elle était essentiellement composée d’ouvriers et de petits artisans aux revenus modestes aura été un outil indispensable au développement de notre association.

Cette période d’organisation des rites funéraires a correspondu à une intense activité du Judaïsme polonais récemment installé en Belgique. On assiste alors à la création d’une presse en yiddish, de différents courants politiques qu’ils soient sioniste, bundiste ou encore territorialiste, à l’ouverture de synagogues de quartier, d’un cercle ouvrier, etc.
Il faut donc comprendre que la Mutuelle Juive d’Inhumation fût emblématique de la vitalité de la jeune Communauté ashkénaze et qu’elle est restée jusqu’aujourd’hui un élément central d’une vie communautaire toujours riche de sa diversité.

Après les heures sombres de l’occupation nazie et suite aux décennies de reconstruction du Judaïsme belge, la Mutuelle d’inhumation a été en mesure de créer ses propres cimetières dont elle assure entièrement la gestion et qui sont un gage de pérennité pour la Communauté juive bruxelloise.

Une pérennité communautaire qui, comme notre nom hébraïque «Chessed Chel Emeth» l’indique, doit rester ancrée dans une tradition juive millénaire qui a toujours privilégié la solidarité à l’égard des faibles et des démunis. Rappelons à cet égard que nos sages nous expliquent que «Chessed Chel Emeth» est l’acte de générosité par essence et qu’il recouvre la célébration des mariés, l’assistance apportée aux personnes malades et la prise en charge respectueuse des défunts.

Nous gérons deux cimetières proches de Bruxelles, à Kraainem et à Wezembeek-Oppem ainsi qu’un cimetière à Putte aux Pays-Bas.
Que se passe-t-il en cas de décès ?
Un proche du défunt contacte nos services pour fixer dans les meilleurs délais un rendez-vous.
Pour devenir membre il convient de s’acquitter d’un montant égal à l’ensemble des cotisations dues depuis l’âge de 18 ans.
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